©Nathalie Jacquault
Work Shop Design et sacs plastique Juin 2013, Ighzer N’Chevel (Boghni), Algérie
Les tissages ci-dessous ont été fabriqués à partir de sacs plastiques, par Assia Djenane à Djemila (Sétif), en Algérie (2000 - 2004).
Bâtie sur les ruines de
la cité romaine de Cuicul, Djemila, petite ville située entre la Kabylie et les Aurès, compte pas mal de tisserandes. Les
tissage sont montés sur des métiers à
haute lisse, traditionnels (on trouve des métiers de ce type dans toute
l'Algérie et même au delà). Les femmes de la région ont commencé à
tisser du plastique dans les années 90, période durant laquelle le coût
de la laine devint prohibitif. Cette
alternative s'est répandue à tel point que les tisserandes de Djemila
ont pour la
plupart toutes utilisé le sac plastique dans leurs ouvrages. En plus
d'être
économique, il est très solide et facile d'entretien, m'explique-t-on !
Mais ce qui me fascine plus encore, c'est de voir que les motifs géométriques de certains tissages proviennent des mosaïques des ruines romaines. Le style des sacs est directement inspiré à l'histoire des tapis de Djemila, mais aussi à l'innovation et la créativité des femmes
de cette ville, cherchant à remédier à une pollution de sacs plastiques
toujours croissante. On pourrait ajouter dans leur composition un peu de
mosaïques romaines, de transmissions féminines, de techniques de
tissages ancestrales et d'histoires d'Algérie…
Les
tissages et les sacs ont été réalisés dans le cadre d'un projet de
création de vêtements et d'accessoires visant à valoriser l'artisanat
pratiqué par les femmes issues de régions rurales d'Algérie. Ce projet a
été soutenu par l'association FEDA (Femmes et développement en
Algérie).